Ils ont fait de la forêt tropicale leur supermarché et leur quincaillerie. Ils utilisent son immense variété de plantes, d’animaux et de matières premières pour se nourrir, se soigner, construire leurs maisons et accomplir leurs rituels.
Les ressources sont si importantes que les lois coutumières interdisent l’abattage de certains arbres, la chasse de certains animaux et la destruction de zones forestières contenant de précieux fruits ou matériaux de construction.
C’est l’histoire de Mangku, un Iban de l’Ile de Bornéo qui oscille avec sa très grande famille entre très forte tradition, préservation de la nature et évolution rapide du monde moderne.
Mangku et les siens vivent dans un petit village d’une centaine d’habitants : Jaong. Il est situé dans la province indonésienne du Kalimantan à l’orée d’une des plus riches réserve de biodiversité au monde : le Parc du Danau Sentarum.
Une vie pas toujours simple et compréhensible pour eux car de nos jours sur une planète où, du nord au sud et d'est en ouest, les interdépendances sont devenues évidentes, les hommes sont confrontés à des gaspillages et des déséquilibres qui risquent d'hypothéquer les besoins vitaux des générations futures.
Les activités humaines font subir à l'environnement mondial des dégâts graves et peut-être irréparables. Cette dégradation de l'environnement est étroitement liée aux modèles de développement et aux politiques économiques promus depuis des décennies par les pays industrialisés.
Mangku et sa communauté essaient de lutter contre tout cela en préservant, même au niveau des jeunes générations, les traditions qui ont forgé la forte identité de ces anciens « coupeurs de têtes ». L’isolement du village de Jaong et son accès difficile les protègent encore aujourd’hui de cette rapide évolution pas toujours très compréhensible pour eux.
Dans d’autres régions et grâce à l’émergence de l’écotourisme, les Ibans et leur civilisation ont un peu de répit. De plus en plus de touristes viennent passer une nuit en longhouse et écouter et observer le mode de vie de ce peuple de la forêt. D’aucuns peuvent juger ces contacts «artificiels » mais ils ont le mérite d’aider à la survie de certaines traditions et de permettre aux Ibans de bénéficier eux aussi des retombées d’un tourisme qui reste quand même assez confidentiel.